Les sciences de la vie se trouvent confrontées à deux problèmes fondamentaux: celui de la définition de la vie et celui de l’articulation entre le corps et le psychisme. La thèse défendue par l’auteur est que le problème est épistémologique et que sa solution doit donc nécessairement passer par un élargissement du « cadre » classique de la Science (les quatre dimensions objectives) et de son paradigme sous-jacent. Dans un travail précédent (Le Paradigme Organiciste), l’auteur proposait d’adopter comme modèle évident de la réalité physique non plus la machine (paradigme mécaniciste) mais notre propre organisme (paradigme organiciste). Ceci permet d’accorder a priori aux phénomènes immatériels comme le psychisme ou le sujet, incontournables en médecine, un statut de réalité équivalent à celui des phénomènes matériels de la physique. Pour ce faire, l’auteur proposait de remplacer la quatrième dimension classique, le temps-durée, (qui n’est qu’une construction de notre esprit) par une « dimension subjective » inscrite exclusivement dans un temps présent. Cette nouvelle dimension permet de situer dans le nouveau cadre, à côté des réalités « du genre objet », les réalités « du genre sujet », évidentes en médecine et, dans une moindre mesure, en biologie.
Dans cet essai, c’est au travers de l’analyse épistémologique de trois concepts (l’entropie, l’auto-organisation et l’Information), qui interpellent autant le physicien que le biologiste, que l’auteur démontre la pertinence de sa proposition. Ce sont précisément de tels concepts qui cachent notre regard scientifique cette dimension. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont, au cœur d’un vif débat philosophique actuel, L’introduction de cette nouvelle dimension permet de lever l’ambiguïté de nombreux concepts utilisés quotidiennement en biologie, de résoudre plusieurs problèmes philosophiques anciens et de déboucher sur une nouvelle « vision du monde ».