Présentation
En 1944, quatre ans avant ma naissance, Erwin Schrödinger, le père de l’équation centrale de la physique quantique, a publié un petit livre intitulé « Qu’est-ce que la vie ? Du physique au biologique ». Ce livre est considéré comme le coup d’envoi de la biologie moléculaire, une nouvelle discipline dont le projet était de créer une biologie fondamentale en continuité directe avec les sciences physicochimiques. Si le titre de mon livre paraphrase le sien, c’est parce que ma réflexion épistémologique est partie de l’échec de la biologie moléculaire à répondre à la question de la vie dans le langage des physiciens, c'est-à-dire de la Science.
En effet, en 2000, soit cinquante-six ans après la publication de Schrödinger, François Jacob, prix Nobel de médecine en 1965 et un des pères de cette biologie moléculaire, écrivait dans ouvrage collectif intitulé, lui aussi, « Qu’Est-ce que la Vie ? » que « cette question n’a pas de réponse… Il est difficile, voire impossible de définir la vie». Il ne faisait en cela qu’exprimer une opinion partagée par la majorité des biologistes.
Aujourd’hui encore, plus de vingt ans plus tard, la question reste entière mais elle semble tellement insoluble que plus personne n’ose encore la poser ouvertement dans la littérature scientifique. Pourtant, sans une réponse à cette question, il ne peut exister de vraie biologie, de vraie « science de la vie ».
L'idée défendue ici est que cette définition est impossible parce que la Science s'est construite sur son divorce avec la réligion dominante (le procès de Galilée) , ce qui a introduit, dans la communauté scientifique un tabou d'autant plus puissant qu'il reste inavoué: l'interdiction de mêler à la rigueur du discours scientifique des concepts au parfum religieux ou spirituel (âme, transcendance, principe créateur...). La Science est ainsi devenue aveugle à la dimension subjective, spirituelle et métaphysique de la Nature et, en ce qui nous concerne, de la Vie qui l'anime.
Table des matières
Introd : Des origines de ma quête (éléments de biographie)
Ch.I : La vie, une question insoluble ?
I-1 : Les deux étapes de la connaissance scientifique
I-2 : La faillite du paradigme mécaniciste en biologie moléculaire
I-3 : La névrose spirituelle du monde scientifique
I-4 : Entropie et second principe
I-5 : La faillite générale du paradigme mécaniciste
Ch. II : Changer de Paradigme
II-1 : La révolution galiléenne
II-2 : Le cadre exclusivement objectif du paradigme mécaniciste.
Ch.III- L’organisme humain, un nouveau « modèle évident »
III-1 : Le réductionnisme fondamental du cadre galiléen
III-2 : Le schisme cartésien
III-3 : La « dimension subjective »
III-4 : La finalité évidente du comportement humain
III-5 : Les deux modes de connaissance de l’organisme humain
III-6 : La méditation médicale
III-7 : Les principes épistémologiques de la CAO et la CAS
III-8 : Les deux facettes de l’organisme humain
III-9 : Une modélisation géométrique de l’organisme humain
III-10 : La fonction intégrative du sujet
III-11 : La grande question de la représentation du Temps
III-12 : L’apport de la pensée orientale
Ch.IV : L’interprétation organiciste de la cellule
IV-1 : Le paradigme organiciste
IV-2 : L’ambiguïté des concepts de la biologie moléculaire
IV-3 : Le concept d’entropie, un concept purement subjectif
IV-4 : L’indéterminisme de la réaction (bio)chimique élémentaire
IV-5 : L’intelligence créatrice de la cellule
IV-6 : Le réseau métabolique de la cellule élémentaire
IV-7 : La question de l’émergence de la finalité créatrice
IV-8 : La représentation sphérique
IV-9 : Une définition de la vie cellulaire
Ch.V : La « vie » des systèmes physiques
V-1 : Le mystère de l’auto-organisation
V-2 : Les acteurs physiques du ballet métabolique
V-3 : La question de l’énergie
V-4 : L’interprétation organiciste du qubit
V-5 : L’interprétation organiciste de l’Univers
Ch.VI : La vie du Cosmos